Qualité des eaux souterraines du phosphate noir de Youssoufia et
leur influence sur la nappe phréatique
Moufti A*, Jemjami S*, Hamdani A** et Mountadar M*
Faculté de Sciences d’El Jadida. BP : 20. CP : 24000. MAROC
*Unité de Chimie Analytique et Génie de l’Environnement
**Laboratoire de Microbiologie Appliquée et biotechnologie, Correspondance :
Résumé :
Les eaux souterraines circulant dans des terrains aquifères phosphatière présentent les seules
ressources en eau dont dispose la ville de Youssoufia dans ces zones rurales. Or, ces eaux ont
une concentration en fluorures supérieurs à 0.8 mg/l, la limite établit par l’organisation
mondiale de la santé, ce qui provoque des risques sanitaires sur la santé humaine à savoir : la
fluorose.
Des échantillons d’eau d’exhaure du phosphate noir de Youssoufia ont été prélevés le long
du canal d’évacuation, ainsi que celles des puits situés à proximité de ce canal. Ces
échantillons ont fait l’objet d’une étude physico-chimique pour savoir leurs degrés de
contamination par les fluorures. Ces premiers résultats obtenus sont encourageants à plusieurs
titres. Tout d’abord, les eaux d’exhaure de Youssoufia contiennent des concentrations
importantes en fluorures de l’ordre de 3 à 4 mg/l en moyenne. Et enfin, Les eaux des puits
situées à proximité du canal sont contaminées par les fluorures (F->0,8 g/l). Pour les autres
éléments chimiques, ils ne dépassent pas la norme.
Mots clés : Eaux d’exhaure, fluorures, pollution, phosphate.
I- Introduction
Au Maroc, l’établissement d’une politique de gestion des ressources eu eau tant sur le plan
quantitatif que qualitatif n’est pas un caprice d’organisation mais une nécessité de survie. En
effet, les réserves d’eau potable ne sont pas infinies, et beaucoup de régions souffrent soit du
manque soit du gaspillage intolérable de cette densité vitale.
Youssoufia, deuxième centre minier de phosphate de notre pays, les besoins en eau potable
dont dispose la population rurale sont d’origines souterraines. En effet, la plupart des zones
rurales de Youssoufia s’alimentent à partir de puits traditionnels, les plus proches de chaque
Douar. L’approvisionnement en eau potable se fait à partir de quatre forages de la nappe de
BAHIRA située à 24 Km sud Est de Youssoufia.
En revanche, il y a les eaux d’exhaure du phosphate noir qui ne sont pas des eaux de rejets,
dans le sens commun du terme, car elles n’ont en réalité jamais été usées. Ce sont les eaux
d’une multitude de nappes superposées noyant les différentes couches de phosphates de la
zone sud des gisements des GANTOURS, ce qui nécessite un prédénoyage pour permettre
l’exploitation de ces gisements. Actuellement, ce prédénoyage est exécuté essentiellement
dans les recettes 7 et 9 où le débit moyen atteint en 6 à 8000 m3/j. Actuellement, il dépasse
35000 m3/j [1].
Cet article fait l’objet d’une synthèse des principaux résultats d’analyses physico-chimiques
des eaux d’exhaure du phosphate noir de Youssoufia et les eaux souterraines (puits) situés à
proximité du canal d’évacuation d’exhaure. Ces résultats permettent d’évaluer le degré de
contamination de ces eaux par les fluorures suite à la présence de la couche phosphatière dans
cette région.
II-Matériels et Méthodes
II-1Méthodes d’analyse
Tous les échantillons d'eau sont conservés à 4 °C dans des flacons en plastiques et analysés
au laboratoire dans les 24 heures qui suivent selon les normes d’AFNOR.