Après plusieurs décennies de leadership
sur le marché camerounais,
la marque d’eau minérale Source
Tangui, produite par la Société
des eaux minérales du Cameroun
(SEMC), entreprise cotée sur la
bourse de Douala et contrôlée par la
Société anonyme des brasseries du
Cameroun (SABC), vient d’être supplantée
par la marque Supermont,
produite par la société Source du
pays.
« Le concurrent Source du Pays, avec
la marque Supermont, est dorénavant
leader sur le marché des eaux.
Supermont représente environ 52%
de parts de marché contre 36% pour
SABC », révèle la filiale camerounaise
du groupe Castel dans son rapport
d’activités 2016.
En effet, après une éclipse de
quelques années, l’eau minérale
Supermont est revenue sur le marché
camerounais, plus tard, avec une
stratégie qui a consisté à démocratiser
ce produit dans le pays,
grâce à un conditionnement de dix
litres, vendu à 1500 FCFA, contre
2400 FCFA pour la traditionnelle
palette de six bouteilles de 1,5 litre.
Cette stratégie a provoqué chez les
concurrents, non seulement l’adoption
par tous les opérateurs de ce
conditionnement de dix litres, mais
aussi un nivellement des prix vers le
bas, dont le corollaire a été la réduction
des marges bénéficiaires des
opérateurs du secteur, notamment le
leader du marché.
En effet, dès le retour de Supermont,
la Société des eaux minérales du
Cameroun a clôturé l’année 2012 avec
un déficit de 50 millions de francs
CFA, lequel déficit s’est accentué
en fin d’année 2013, pour se situer à
319 millions de francs CFA, selon les
rapports financiers des Brasseries du
Cameroun, la maison-mère de cette
entreprise.
Mais, en 2014, le leader du marché
des eaux minérales au Cameroun,
qui est aussi l’entreprise la moins
performante sur le Douala Stock
Exchange (Dsx), a pu renouer avec
les bénéfices, en achevant l’exercice
sur un résultat net de 261,9 millions
de francs CFA ; tout en continuant
à perdre d’importantes parts de
marché.
A la faveur d’une politique des prix toujours
plus agressive et de nouveaux investissements
consentis, la société Source du Pays
(SP), qui produit l’eau minérale Supermont,
s’est renforcée sur le marché camerounais
au cours de l’année 2016.
En effet, après avoir chamboulé le marché
des eaux minérales dans le pays il y a
quelques années, avec ses conditionnements
en dix litres, cette entreprise a, au cours de
l’année 2016, racheté la société Nabco, qui
produisait jusqu’ici l’eau minérale Opur.
A la faveur de cette acquisition, Source du
pays, qui au cours de l’année 2016 a ravi à la
Société des eaux minérales du Cameroun
( filiale des Brasseries du Cameroun) le leadership
sur ce marché dans le pays, contrôle
désormais 58% du marché local, dont 6% des
parts anciennement détenues par Nabco,
renseigne le rapport 2016 des Brasseries du
Cameroun.
Source Tangui nage en eaux troubles
A la faveur d’une politique des prix toujours plus agressive et de nouveaux investissements
consentis, la société Source du Pays (SP), qui produit l’eau minérale Supermont, s’est renforcée
sur le marché camerounais au cours de l’année 2016
Opur, un renfort stratégique pour
Source du pays
Début 2016, le marché des eaux
minérales au Cameroun s’est enrichi
d’un nouveau produit. Il s’agit d’Opur,
une eau alors produite par Nana
Bouba Company (Nabco), entreprise
contrôlée par le milliardaire camerounais
Nana Bouba.
L’arrivée de Nabco sur ce segment venait
alors renforcer la bataille pour le
contrôle de ce marché dans le pays.
Le nouveau produit a rapidement
affiché ses ambitions, en décrochant
un contrat de sponsor officiel des
Lions indomptables, l’équipe fanion
de football du Cameroun.
Cette stratégie aura le bonheur d’offrir
aussitôt de la visibilité à cette eau
minérale, au regard de l’attachement
des Camerounais pour leur équipe
nationale de football. Pour preuve,
en à peine une année d’existence,
et grâce à une politique des prix
attractive, Opur pointe officiellement
6% des parts de marché dès la fin de
l’année 2016.
Une chevauchée qui n’a cependant
pas pu convaincre le milliardaire
Nana Bouba de conserver cette
marque dans son portefeuille,
puisque Nabco, la société productrice,
a été finalement cédée à Source
du Pays (eau minérale Supermont),
dans le cadre d’une politique de
recentrage des activités du groupe
Nana Bouba sur ses activités originelles,
à savoir la grande distribution
(à travers Soacam)
Une nouvelle marque… Vitale pour
les Brasseries du Cameroun
En dépit du recul de ses activités
sur le segment des eaux minérales,
et fort d’une progression continue
des ventes globales de ce marché
(+32,6% en 2016 par rapport à 2015,
selon le rapport susmentionné), les
Brasseries du Cameroun, à travers
la Société des eaux minérales du
Cameroun (SEMC), n’entendent pas
lâcher du lest.
En effet, a annoncé la société brassicole
dans son rapport d’activités de
l’exercice 2016, au cours de l’année
2017 courante, l’entreprise ambitionne
de faire progresser ses ventes
de 32,1%, grâce notamment à « une
refonte du système de distribution et à
une politique harmonieuse des prix et
de segmentation des produits ».
Depuis quelques jours, l’on en sait
un peu plus sur la stratégie adoptée
par cette entreprise contrôlée par
le groupe Castel, pour atteindre ses
objectifs de vente en 2017, et ainsi
se repositionner sur le marché local
des eaux minérales, dont elle a fait
les frais d’une concurrence devenue
farouche. En effet, la SEMC vient de
lancer une nouvelle marque d’eau
minérale bon marché.
Il s’agit de Vitale, dont la bouteille
de 1,5 litre coûte officiellement
220 FCFA. Pour la palette de six
bouteilles, il faut débourser 1300
FCFA. Avec ces prix, Vitale devient
plus compétitif que sa sœur Source
Tangui, ou encore ses concurrentes
que sont Supermont et Opur, dont
la bouteille coûte entre 350 et
400 FCFA, contre 1500 à 1600 FCFA
pour la palette de six bouteilles.
En actionnant ainsi le levier du prix,
la SEMC se jette de nouveau dans
la bataille, avec les mêmes armes
utilisées depuis quelques années par
ses concurrents pour lui damer le
pion sur un marché jadis contrôlé de
bout en bout.
Volcanic, Semme, Madiba et Pura
noyés par la concurrence
La théorie de l’élimination naturelle
semble s’être bien appliquée
au marché de l’eau minérale au
Cameroun. En effet, elle est bien
lointaine, l’époque où le pays
comptait pas moins de dix marques
locales de ce produit. L’une d’entre
elles, Semme, produite par la Semme
Minéral Water, entreprise lancée par
l’homme d’affaires Semme Nougon,
a même, pendant quelques années,
donné une bonne réplique à Source
Tangui et Supermont.
Mais, en dépit d’une tentative de
rachat de Pura, une autre marque
locale, qui n’aura survécu à la concurrence
que le temps d’une rose ; l’eau
minérale Semme a finalement disparu
des étals en 2013, à cause de la
destruction de l’outil de production
de la Semme Mineral Water dans la
région du Sud-Ouest du pays, officiellement
à cause d’une surtension sur
le réseau électrique. En juillet 2017,
le promoteur a annoncé le retour
prochain de cette marque sur le
marché local.
Après avoir contribué à inonder
le marché camerounais, d’autres
marques locales se font désormais
bien discrètes, à défaut d’avoir carrément
disparu. C’est le cas de Madiba,
produit lancé par l’Union camerounaise
des brasseries, l’unique société
brassicole du pays contrôlée par des
nationaux. Il en est ainsi également
de Volcanic, une eau minérale
jadis puisée sur les flancs du Mont
Cameroun.
Pays à la consommation extravertie, le
Cameroun est un grand pays importateur
de produits de consommation courante.
Mais, cette réputation est battue en brèche
sur au moins deux produits : le café, sur lequel
les torréfacteurs locaux rivalisent avec
le célèbre Nescafé de la firme Nestlé, et l’eau
minérale, domaine dans lequel les produits
importés ont plutôt la tête sous l’eau.
En effet, même en étant disponibles dans
certains supermarchés, des eaux minérales
telles que Contrex, Evian, Perrier, Cristalline,
Volvic, Badoit, St Yorre, Vittel, etc. font figure
de petit poucet sur le marché camerounais,
littéralement inondé par les marques
locales.
Une situation que l’on peut expliquer par
les prix prohibitifs de ces marques, qui sont
même désormais boudées par les expatriés,
dont beaucoup semblent avoir jeté leur
dévolu sur les produits locaux, notamment
Source Tangui et Supermont, les deux
marques leaders.
Volcanic, Semme, Madiba et Pura
noyés par la concurrence
Les marques importées n’ont pas
la cote
Même en étant disponibles dans certains supermarchés, des eaux minérales telles que
Contrex, Evian, Perrier, Cristalline, Volvic, Badoit, St Yorre, Vittel, etc. font figure de petit poucet
sur le marché camerounais, littéralement inondé par les marques locales.
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l'eau potable dans le marché camerounais
l'eau potable dans le marché camerounaiseau du maroc 03:36:00