Dans son sous-sol, le continent africain recèle 660 000 kilomètres cubes de réserves d’eau. Cette ressource est cent fois supérieure à la quantité d’eau en surface. Et pourtant, selon un rapport publié au cours du 13e congrès de l’Association africaine de l’eau (AFWA) tenu en Algérie sous le thème : «Eau et assainissement : quelles stratégies pour relever les défis du millénaire ?», un tiers de la population africaine, soit 330 millions, n’a pas accès à l’eau potable et presque la moitié des Africains souffre de problèmes de santé dus au manque d’eau potable.
L’Afrique est en effet le continent où l’accès à une eau de qualité est le plus limité, selon le 4e rapport ONU-Unesco sur l’eau, «À peine 60% de l’Afrique sub-saharienne est alimentée en eau potable».

Alors que le Caire (17,6 millions d’habitants) a un taux d’approvisionnement de 95 %, une ville comme Lagos (capitale économique du Nigeria) dont la population se situe entre 15 et 17 millions d’habitants fournit l’eau à moins de 65 % de ses citoyens.
Selon des chiffres de la Banque africaine de développement, il faudrait que l’Afrique consacre l’équivalent de 11,5 milliards d’euros par an pour créer ou renforcer des infrastructures de distribution et d’assainissement. Et si l’eau existe, certaines nappes sont enfouies en profondeur, rendant délicat et coûteux tout projet de forage. Évidemment, s’il s’agissait de pétrole, cela poserait moins de problèmes !

Reste à savoir comment assurer de l’eau saine et une alimentation suffisante, avec les 660 000 kilomètres cube de réserves d’eau dont regorge le continent, à la totalité de sa population ?