La plupart des activités humaines qui utilisent de l’eau produisent des eaux usées. Étant donné
que la demande d’eau dans son ensemble augmente, la quantité d’eaux usées produites, et
leur charge polluante globale, sont en augmentation constante dans le monde entier.
Dans tous les pays, à l’exception des plus développés, la grande majorité des eaux usées
sont directement rejetées dans l’environnement, sans traitement adéquat, ce qui a des effets
néfastes sur la santé humaine, la productivité économique, la qualité des ressources d’eau
douce environnementales, et les écosystèmes.
Bien que les eaux usées soient un élément clé du cycle de gestion de l’eau, l’eau, après
avoir été utilisée, est trop souvent considérée comme un fardeau à éliminer ou une gêne à
ignorer. Les résultats de cette négligence sont à présent évidents. Les impacts immédiats, et
notamment la détérioration des écosystèmes aquatiques et les maladies d’origine hydrique
causées par un approvisionnement en eau douce contaminée, ont des répercussions
importantes sur le bien-être des communautés et les moyens de subsistance des individus.
L’incapacité persistante à considérer les eaux usées comme un problème social et
environnemental majeur pourrait compromettre d’autres efforts déployés en vue de réaliser
l’Agenda 2030 pour le développement durable.
Face à la demande en augmentation constante, les eaux usées prennent de l’ampleur en
tant que source d’eau alternative fiable, modifiant ainsi le paradigme de la gestion des
eaux usées de « traitement et élimination » à « réutilisation, recyclage et récupération de
ressources ».
À cet égard, les eaux usées ne sont plus considérées comme un problème
en quête de solution, mais plutôt comme une partie de la solution aux défis auxquels les
sociétés doivent faire face aujourd’hui.
Les eaux usées peuvent également être une source rentable et durable d’énergie, de
nutriments, et d’autres produits dérivés utiles. Les bénéfices potentiels de l’extraction
de ces ressources à partir des eaux usées dépassent de loin la santé humaine et de
l’environnement, et ont des implications sur la sécurité alimentaire et énergétique ainsi que
sur l’atténuation du changement climatique. Dans un contexte d’économie circulaire, dans
laquelle le développement économique est en équilibre avec la protection des ressources
naturelles et le développement durable, les eaux usées représentent une ressource
largement disponible et précieuse.
Les perspectives sont indéniablement optimistes, si les actions sont prises dès à présent.
Dans le monde, une augmentation significative de la
demande en eau est prévue dans les prochaines décennies.
Outre le secteur agricole, qui est responsable de 70%
des prélèvements d’eau de la planète, des augmentations
importantes de la demande en eau sont prévues pour
la production industrielle et énergétique. L’urbanisation
accélérée et l’expansion de l’approvisionnement en eau et
des réseaux d’assainissement municipaux contribuent à la
demande accrue.
Les scénarios portant sur le changement climatique
prévoient une aggravation des variations spatiales et
temporelles de la dynamique du cycle de l’eau, à tel point
que les écarts entre l’approvisionnement et la demande en
eau se creusent de plus en plus.
La fréquence et la sévérité
des inondations et des sécheresses vont probablement
évoluer dans de nombreux bassins hydrographiques du
monde. Les sécheresses peuvent avoir des conséquences
socio-économiques et environnementales très significatives.
La crise en Syrie a été, entre autres facteurs, déclenchée
par une sécheresse historique (2007–2010).
Les deux tiers de la population mondiale vit actuellement
dans des zones qui souffrent de manque d’eau
pendant au moins un mois par an.
Quelques 500
millions de personnes vivent dans des régions où la
consommation d’eau est deux fois plus élevée que les
ressources hydriques renouvelables locales. Les zones
hautement vulnérables, dans lesquelles les ressources
non renouvelables (p. ex. Les eaux souterraines fossiles)
continuent à diminuer, sont devenues fortement
dépendantes des transferts en provenance de zones
où l’eau est abondante, et recherchent activement des
sources alternatives à coût abordable.
La disponibilité des ressources hydriques est également
étroitement liée à la qualité de l’eau, étant donné que la
pollution des sources hydriques peut exclure différents
types d’utilisation.
L’augmentation des rejets d’eaux usées
non traitées, combinée au ruissellement agricole et au
traitement inadéquat des eaux résiduelles de l’industrie,
ont entraîné la dégradation de la qualité de l’eau dans
le monde. Si les tendance actuelles se confirment, la
qualité de l’eau continuera à se détériorer au cours des
prochaines décennies, notamment dans les pays pauvres
en ressources, situés dans des zones arides, mettant
encore davantage en péril la santé humaine et les
écosystèmes, contribuant au manque d’eau, et entravant
le développement économique durable.
http://unesdoc.unesco.org
-
Rapport mondial des N.U
Rapport mondial des N.Ueau du maroc 03:06:00