Entre les nitrates, les pesticides ou encore les résidus d'antibiotiques, l'agriculture et l'élevage sont des causes majeures de pollution des eaux. Une bonne partie de ces polluants pourraient être évités, notamment grâce à l'agriculture biologique.
L'agriculture, principale responsable de la pollution chimique des eaux

Alors, bien sûr, l'eau qui coule du robinet a été traitée pour la débarrasser de ses polluants, ou du moins, pour abaisser leur concentration à des niveaux considérés comme acceptables. Mais cela représente un coût pour le contribuable : la pollution de l'eau liée aux activités agricoles (ou plus précisément sa "dépollution") coûte aux Français plus d'un milliard d'euros par an. La prévention des pollutions coûterait bien moins cher : 2,5 fois moins par mètre cube d'eau traitée...
close
volume_off
Les différents polluants agricoles et leurs conséquences
Les nitrates

La santé humaine n'est pas la seule source d'inquiétude : l'environnement, lui aussi, subit les conséquences de cette pollution. En effet, une eau chargée en azote et en phosphore offre un milieu favorable à certaines algues et bactéries, qui prolifèrent et asphyxient les milieux aquatiques, en consommant tout l'oxygène disponible et en gênant la pénétration de la lumière dans l'eau. Les autres plantes aquatiques, ainsi que la faune, ne peuvent plus survivre dans de telles conditions : on parle d'eutrophisation du milieu. Cette eutrophisation s'observe fréquemment (lacs, mares, petits cours d'eau, littoraux...) : la présence d'algues vertes en est le symptôme le plus évident.
Les pesticides

Les métaux lourds et les médicaments
Moins médiatisée mais tout aussi sournoise, la pollution de l'eau par les métaux lourds et les résidus de médicaments est également liée, au moins pour partie, à l'activité agricole. Les déjections des animaux d'élevage intensif contiennent en effet des polluants issus de leur alimentation (fourrages, aliments concentrés) et des traitements antibiotiques appliqués (curatifs et préventifs). L'épandage de fumier ou de lisier sur les parcelles cultivées entraîne la libération de ces substances dans l'environnement (sol, eau).L'agriculture biologique, une solution ?
Face à ces constats, l'agriculture biologique apparaît comme l'une des solutions à la prévention de la pollution de l'eau. Elle permet en effet de supprimer bon nombre de polluants à leur source :- Pas d'utilisation d'engrais chimiques ni de pesticides de synthèse ;
- Fertilisation azotée modérée ;
- Rotations longues et diversifiées, où les cultures qui "piègent" l'azote du sol ont toute leur place ;
- Développement des surfaces enherbée (l'azote y est moins lessivé que sur un sol laissé nu en hiver) ;
- Elevage extensif...
L'installation d'exploitations "bio", uniquement sur les aires d'alimentation des captages en eau potable, permettrait déjà d'obtenir des résultats encourageants. Et, sans aller jusqu'à la généralisation de l'agriculture biologique, la mise en place de mesures de sensibilisation auprès des agriculteurs conventionnels serait déjà un bon début : le Danemark et la Bavière (Allemagne) ont ainsi pu réduire de 30% leur consommation de nitrates et de pesticides.
www.gerbeaud.com