Principaux faits
- En 2015, 71% de la population mondiale (5,2 milliards de personnes) utilisait un service d’alimentation en eau potable gĂ©rĂ© en toute sĂ©curitĂ© – c’est-Ă -dire, situĂ© sur le lieu d’usage, disponible Ă tout moment et exempt de toute contamination.
- 89% de la population mondiale (6,5 milliards de personnes) avait accès au moins Ă un service de base, consistant en un point d’eau amĂ©liorĂ© nĂ©cessitant un trajet de 30 minutes aller-retour au maximum pour aller chercher de l’eau.
- 844 millions de personnes ne disposent mĂªme pas d’un service de base d’alimentation en eau potable et 159 millions d’entre elles doivent utiliser des eaux de surface.
- Dans le monde, 2 milliards de personnes utilisent des points d’eau contaminĂ©s par des matières fĂ©cales.
- L’eau contaminĂ©e peut transmettre des maladies comme la diarrhĂ©e, la dysenterie, le cholĂ©ra, la typhoĂ¯de et la poliomyĂ©lite. On estime que l’eau de boisson contaminĂ©e est Ă l’origine chaque annĂ©e de plus de 502 000 dĂ©cès par diarrhĂ©e.
- D’ici 2025, plus de la moitiĂ© de la population mondiale vivra dans des rĂ©gions soumises au stress hydrique.
- Dans les pays Ă revenu faible ou intermĂ©diaire, 38% des Ă©tablissements de santĂ© n’ont aucun accès Ă un point d’eau, 19% n’ont pas d’installations amĂ©liorĂ©es d’assainissement et 35% n’ont pas d’eau et de savon pour se laver les mains.
Introduction
Il est très important pour la santĂ© publique de disposer facilement d’une eau salubre, que ce soit pour la boisson, pour un usage domestique, pour la production alimentaire ou pour les loisirs. L’amĂ©lioration de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement et une meilleure gestion des ressources hydriques peuvent stimuler la croissance Ă©conomique des pays et contribuer largement Ă rĂ©duire la pauvretĂ©.En 2010, l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies a reconnu explicitement le droit Ă l’eau potable et Ă l’assainissement comme un droit de l’homme. Tout un chacun a le droit Ă un accès suffisant, continu, sĂ»r, acceptable et abordable Ă de l’eau pour son usage personnel et domestique.
Accès Ă l’eau
Dans le cadre des objectifs du MillĂ©naire pour le dĂ©veloppement, la cible consistant Ă rĂ©duire le pourcentage de la population mondiale sans accès Ă un approvisionnement durable en eau potable (OMD 7) Ă©tait mesurĂ©e par l’indicateur relatif Ă la proportion de la population utilisant une source d’eau potable amĂ©liorĂ©e, mais ne prenait pas en compte l’emplacement, la disponibilitĂ© ou la qualitĂ© de l’eau.La cible 6.1 des objectifs de dĂ©veloppement durable appelle Ă assurer l’accès universel et Ă©quitable Ă l’eau potable Ă un coĂ»t abordable. Cet objectif est suivi au moyen de l’indicateur relatif aux «services d’alimentation en eau potable gĂ©rĂ©s en toute sĂ©curitĂ©», c’est-Ă -dire l’eau issue d’un point d’eau amĂ©liorĂ© qui rĂ©pond aux critères d’accessibilitĂ©, de disponibilitĂ© et de potabilitĂ© – Ă savoir exempt de contamination fĂ©cale et de pollution par des substances chimiques d’intĂ©rĂªt prioritaire.
En 2015, 5,2 milliards de personnes avaient accès Ă des services d’alimentation en eau potable gĂ©rĂ©s en toute sĂ©curitĂ© – c’est-Ă -dire qu’ils pouvaient utiliser des points d’eau amĂ©liorĂ©s se trouvant sur le lieu d’usage, disponibles Ă tout moment et non contaminĂ©s. Parmi les 2,1 milliards de personnes restantes n’ayant pas accès Ă des services gĂ©rĂ©s en toute sĂ©curitĂ© en 2015:
- 1,3 milliard de personnes disposaient de services de base, c’est-Ă -dire un point d’eau amĂ©liorĂ© situĂ© Ă moins de 30 minutes aller-retour;
- 263 millions de personnes avaient accès Ă des services limitĂ©s, soit Ă un point d’eau amĂ©liorĂ© nĂ©cessitant un aller-retour de plus de 30 minutes pour aller rĂ©cupĂ©rer de l’eau;
- 423 millions de personnes utilisaient l’eau de puits et de sources non protĂ©gĂ©es;
- 159 millions de personnes collectaient des eaux de surface non traitĂ©es provenant de lacs, d’Ă©tangs, de rivières et de ruisseaux.
Eau et santé
L’eau contaminĂ©e et le manque d’assainissement entraĂ®nent la transmission de maladies comme le cholĂ©ra, la diarrhĂ©e, la dysenterie, l’hĂ©patite A, la typhoĂ¯de et la poliomyĂ©lite. L’insuffisance ou l’absence des services d’alimentation en eau et d’assainissement ou leur mauvaise gestion expose les personnes concernĂ©es Ă des risques Ă©vitables pour leur santĂ©.C’est particulièrement vrai dans les Ă©tablissements de santĂ© oĂ¹ les patients et le personnel courent un risque supplĂ©mentaire d’infection et de maladie lorsqu’il n’y a pas de services d’alimentation en eau, d’assainissement et d’hygiène. Ă€ l’Ă©chelle mondiale, 15% des patients contractent une infection pendant leur sĂ©jour Ă l’hĂ´pital, cette proportion Ă©tant bien plus grande dans les pays Ă faible revenu.
La mauvaise gestion des eaux usées urbaines, industrielles et agricoles implique pour des centaines de millions de personnes une contamination dangereuse ou une pollution chimique de leur eau de boisson.
On estime que, chaque annĂ©e, plus de 842 000 personnes meurent de diarrhĂ©e Ă cause de l’insalubritĂ© de leur eau de boisson et du manque d’assainissement et d’hygiène. Cependant, la prĂ©vention de la diarrhĂ©e est en grande partie possible et on pourrait, par exemple, Ă©viter chaque annĂ©e la mort de 361 000 enfants de moins de 5 ans si on luttait contre ces facteurs de risque. Lorsque l’eau est difficile Ă se procurer, il arrive que les gens dĂ©cident que le lavage des mains n’est pas une prioritĂ©, ce qui augmente le risque de diarrhĂ©e et d’autres maladies.
La diarrhĂ©e est la maladie la plus connue associĂ©e aux aliments et Ă l’eau contaminĂ©s, mais elle n’est pas la seule. Par exemple, quelque 240 millions de personnes souffrent de schistosomiase, une maladie aiguĂ« et chronique due Ă des vers parasites absorbĂ©s en s’exposant Ă des eaux infestĂ©es.
Dans de nombreuses rĂ©gions du monde, les insectes vivant ou se reproduisant dans l’eau sont porteurs de maladies comme la dengue et les transmettent. Certains d’entre eux, appelĂ©s vecteurs, se reproduisent plutĂ´t dans une eau propre que sale, et les conteneurs d’eau pour la consommation des mĂ©nages peuvent servir de gĂ®tes larvaires. L’intervention simple, consistant Ă couvrir les conteneurs pour la conservation de l’eau, permet de rĂ©duire la reproduction des vecteurs et pourrait avoir l’avantage concomitant de diminuer la contamination fĂ©cale de l’eau au niveau des familles.
Effets économiques et sociaux
Lorsque l’eau provient de points d’eau amĂ©liorĂ©s et plus accessibles, les gens passent moins de temps et font moins d’efforts pour la collecter, ce qui libère leur productivitĂ© pour d’autres choses. Il peut aussi en rĂ©sulter une plus grande sĂ©curitĂ© au niveau personnel en rĂ©duisant le besoin de faire des dĂ©placements longs et risquĂ©s pour aller chercher de l’eau. L’amĂ©lioration des points d’eau implique aussi une baisse des dĂ©penses de santĂ© en faisant baisser la probabilitĂ© de tomber malade et de devoir assumer des frais de santĂ© ; il est alors plus facile de maintenir la productivitĂ© Ă©conomique.Lorsque les enfants sont particulièrement exposĂ©s au risque de maladies d’origine hydrique, l’accès Ă des points d’eau amĂ©liorĂ©s peut leur donner une meilleure santĂ©, Ă©pargner le temps passĂ© Ă aller cherche de l'eau et ainsi amĂ©liorer la frĂ©quentation scolaire, avec des consĂ©quences positives Ă long terme sur leur vie.
Défis
Le changement climatique, la pĂ©nurie croissante de l’eau, la croissance et l’Ă©volution dĂ©mographiques ainsi que l’urbanisation posent dĂ©jĂ des problèmes pour les systèmes d’alimentation en eau. D’ici 2025, la moitiĂ© de la population mondiale vivra dans des rĂ©gions soumises au stress hydrique. Le recyclage des eaux usĂ©es, pour rĂ©cupĂ©rer des nutriments ou de l’Ă©nergie, devient une stratĂ©gie importante.De plus en plus, les pays utilisent les eaux usĂ©es pour l’irrigation et le phĂ©nomène concerne 7% des terres irriguĂ©es dans les pays en dĂ©veloppement. Cette pratique peut entraĂ®ner des risques sanitaires qui doivent Ăªtre pris en compte, elle prĂ©sente de multiples avantages permettant notamment d'augmenter la production de denrĂ©es alimentaires.
Les options pour l’obtention de l’eau de boisson et des eaux d’irrigation continueront d’Ă©voluer et dĂ©pendront de plus en plus des eaux souterraines et de nouvelles sources d’approvisionnement, dont les eaux usĂ©es. Le changement climatique entraĂ®nera de plus grandes fluctuations dans la collecte des eaux pluviales. La gestion de l’ensemble des ressources hydriques devra Ăªtre amĂ©liorĂ©e pour garantir la quantitĂ© et la qualitĂ© de l’approvisionnement.
Action de l’OMS
En tant qu’autoritĂ© internationale pour la santĂ© publique et la qualitĂ© de l’eau, l’OMS dirige les efforts mondiaux pour Ă©viter la transmission des maladies d’origine hydrique et conseille les gouvernements en matière de rĂ©glementation et d’objectifs sanitaires.L’OMS produit une sĂ©rie de directives sur la qualitĂ© de l’eau couvrant l’eau de boisson, l’utilisation sans risque des eaux usĂ©es et la salubritĂ© des eaux de baignade. Les Directives de qualitĂ© pour l’eau de boisson se fondent sur la gestion des risques et, depuis 2004, comportent la promotion de plans de sĂ©curitĂ© sanitaire de l’eau pour dĂ©terminer et prĂ©venir les risques avant que l’eau ne soit contaminĂ©e.
Depuis 2014, l’OMS a testĂ© les produits pour le traitement des eaux au niveau des mĂ©nages par rapport Ă ses critères de performance basĂ©s sur la santĂ©, au moyen de son programme international pour Ă©valuer les technologies de traitement des eaux au niveau des mĂ©nages.
Le but est de veiller Ă ce que ces produits protègent les utilisateurs des agents pathogènes Ă l’origine des affections diarrhĂ©iques, ainsi que de renforcer les politiques, rĂ©glementations et dispositifs de suivi au niveau national pour contribuer au ciblage adaptĂ© de ces produits, ainsi qu’Ă leur utilisation correcte et rĂ©gulière.
L’OMS travaille en Ă©troite collaboration avec l’UNICEF dans plusieurs domaines ayant trait Ă l’eau et Ă la santĂ©, y compris sur les questions relatives Ă l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans les Ă©tablissements de soins de santĂ©.
En 2015, les 2 organisations ont conjointement mis au point l’outil d'amĂ©lioration pour l'eau et l'assainissement dans les structures de santĂ© WASH FIT (Water and Sanitation for Health Facility Improvement Tool), une adaptation de l’approche du plan de gestion de la sĂ©curitĂ© sanitaire de l’eau.
WASH FIT vise Ă guider les petits Ă©tablissements de soins de santĂ© primaires dans les zones Ă revenu faible ou intermĂ©diaire par le biais d’un cycle continu d’amĂ©liorations obtenues grĂ¢ce Ă l’Ă©valuation, la priorisation du risque et la dĂ©finition d’actions ciblĂ©es spĂ©cifiques.
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